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Musée

  • L'art subjectif

    La collection de Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi à l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue : un nouveau musée d'art moderne en Occitanie.
    Publication du catalogue du musée et mise en ligne de la collection.

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  • Offre de stage

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    STAGE AU DÉPARTEMENT D’HISTOIRE DE L’ART

    DE L’ACADÉMIE DE FRANCE À ROME – VILLA MÉDICIS

     

     

    Description de l’organisme

     

    L’Académie de France à Rome – Villa Médicis favorise la création artistique et la recherche en histoire de l’art à travers des résidences et une programmation culturelle qui vise à valoriser le dialogue entre la France et l’Italie. Créée en 1666, l’Académie de France à Rome a également pour mission de conserver et de valoriser la Villa Médicis, son siège depuis 1803, ses jardins et ses collections d’art.

     

    Le département d’histoire de l’art, dirigé par un chargé de mission, développe différents programmes de recherche sur l’histoire de l’art européen de la Renaissance à nos jours en lien avec d’autres centres de recherche français, italiens et étrangers. Il coordonne la publication de Studiolo, la revue scientifique d’histoire de l’art de l’Académie. Il organise également plusieurs colloques par an qui sont régulièrement publiés par l’Académie dans sa Collection d’histoire de l’art. Il encadre les pensionnaires historiens de l’art et restaurateurs ainsi que les lauréats Daniel Arasse (huit doctorants par année, en partenariat avec l’École française de Rome) et les lauréats André Chastel (trois chercheurs post-doctorat par année, en partenariat avec l’Institut National d’Histoire de l’Art). Le département est également responsable de la conservation, de l’étude et de la valorisation des collections d’œuvres d’art de l’Académie.

     

    Lieu : Rome, Italie

    Nature : Stage

    Fonction : Assistance au département d’histoire de l’art

    Durée : 6 mois

    Début : 4 septembre 2017

    Informations complémentaires : convention de stage obligatoire

     

     

    Descriptif :

     

    Le stagiaire participera aux activités éditoriales, patrimoniales et logistiques du département.

     

    Activités principales

    1. Colloque et publications, en collaboration avec l’Assistante chargée des colloques et des publications :
    • Aide à l’organisation de colloques ;
    • Aide à la relecture de textes.

     

     

    1. Patrimoine et archives, en collaboration avec l’Assistante chargée du patrimoine et des archives :

     

    • Aide à l’enrichissement de l’outil informatique de gestion des collections ;
    • Aide à la mise au point de dossiers individuels d’œuvres ;
    • Aide au suivi des restaurations des collections ;
    • Aide à l’organisation muséographique des collections.

     

    Profil recherché :

     

    • Étudiant(e) niveau Master (1 ou 2) ;
    • Solide formation en histoire de l’art ;
    • Maitrise parfaite des langues française et italienne (parlé et écrit) ;
    • La connaissance de l’anglais est appréciée ;
    • Maîtrise des outils bureautiques standards ;
    • Intéressé par l’édition ;
    • Intéressé par la recherche en histoire de l’art.

     

    Compétences:

     

    • Rigueur et sens de l’organisation ;
    • Dynamisme, disponibilité ;
    • Autonomie et capacité d’adaptation ;
    • Très bonnes qualités relationnelles et capacité à travailler en équipe ;
    • Curiosité intellectuelle ;
    • Esprit méticuleux ;
    • Très bonne orthographe.

     

     

     

    Envoyer CV et lettre de motivation en français à la Responsable des Ressources Humaines avant le 9 avril 2017 : lavinia.triglia @ villamedici.it

  • Exposition Charles Le Brun

    Formidable exposition Charles Le Brun au Louvre Lens actuellement ! Coysevox.jpgLa dernière rétrospective un peu globale sur l'artiste datait de 1963 (par Jacques Thuiller à Versailles) et il reste toujours difficile de comprendre pourquoi les monographies sur le premier peintre de Louis XIV étaient depuis cette date pour ainsi dire inexistantes. Pourquoi cet artiste à l'activité si prodigieuse, à l’œuvre si central dans la culture française du Grand Siècle a dû attendre 2016 pour être célébré comme il se doit ? Peu importe en définitive car cette longue maturation a finalement abouti à une exposition parfaitement réussie, dont le commissariat est assuré par Bénédicte Gady et Nicolas Milovanovic, et à un catalogue somme. Il y avait bien eu quelques études ponctuelles sur des chantiers particuliers (de plus en plus nombreuses d'ailleurs ces derniers temps), l'inventaire des dessins du fonds du Louvre (2000) et naturellement la remarquable thèse de Bénédicte Gady. Nous avons désormais ce beau catalogue d'exposition, mais nous attendons impatiemment aujourd'hui la monographie chez Arthena, souvent annoncée et devant paraître prochainement.

    712202267_B978684881Z.1_20160518104143_000_GQO6QDABB.3-0.jpgL'un des premiers mérites de cette exposition est de faciliter le contact avec la peinture de Le Brun souvent très dispersée, mal visible dans les églises, cachée dans les collections privées. Voici qu'aujourd'hui on peut VOIR Charles Le Brun. Le Saint Jean à la porte Latine de Saint-Nicolas du Chardonnet si mal présenté ordinairement, sous un spot jaune infâme, apparaît à Lens dans toute sa splendeur. Les coups de pinceau d'un blanc crémeux sont superbes... Le drapé au centre de la Suzanne justifiée par Daniel est saisissant. Le bélier dont la laine se mêle au buisson dans le Sacrifice d'Isaac est confondant de virtuosité. Les Noces de Moïse et Séphora, l'un des tableaux de la toute fin de la vie du peintre, offrent un spectacle subjuguant.

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    Intelligente, inventive, généreuse, l'exposition met naturellement en valeur la variété exceptionnelle des activités de Charles Le Brun, montrant son actions et son intervention continuelle dans les arts décoratifs, pour les tapisseries, les sculptures, la théorie de l'art, et jusqu'aux fêtes royales...

    Souvent les expositions monographiques sont de redoutables épreuves pour les peintres qui deviennent vite lassant, répétitif et qui parfois dévoilent leur faiblesse. Le Brun est au contraire un esprit prodigieusement multiple et l'exposition comme l'artiste ne lassent jamais. C'est continuellement passionnant.

     

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    On aurait tant aimé y retourner dix fois. Cependant, le choix de cette localisation décentralisée est particulièrement cruel pour l'amateur d'art. (Avec un train qui arrive à 9h pour une musée qui ouvre à 10h, et pas un lieu pour attendre l'ouverture, aucun aménagement, pas même un banc pour s'asseoir). Heureusement, la galerie du Temps est toujours aussi agréable et stimulante.

  • Accrochage inédit et très réussi au musée Cognacq-Jay

    Il ne faut sous aucun prétexte manquer l'accrochage actuel du musée Cognacq-Jay. Ce musée de la ville de Paris dédié à l'art du XVIIIe siècle a eu l'excellente idée de proposer au grand couturier Christian Lacroix de se saisir de ses collections pour une présentation entièrement renouvelée. Cet accrochage qui ne durera qu'un temps (jusqu'en avril 2015) confronte art ancien et art contemporain dans un dialogue pleinement abouti. Ce genre de juxtaposition est de plus en plus à la mode (si je puis dire) mais il est difficile à réussir, l'art contemporain bruyant et clinquant écrasant le plus souvent l'art ancien qui demande plus de concentration et de références culturelles. L'une des plus belles réussites dans ce domaine reste selon nous la présentation - pérenne - du musée de la Chasse et de la Nature.

    Ici, même si souvent la présence de la mode et des pièces d'art contemporain est fort peu discrète, les rapprochements sont toujours dynamiques et stimulants. En effet, la présentation est structurée par une série de thèmes qui facilitent le dialogue entre art ancien et art contemporain : Sentiment et sensation, L'enfance et l'éducation, Exotismes, Le portrait et l'émergence de l'individu, Le modèle antique, etc. Pour en savoir plus, le dossier de presse : dp_lacroix_cognacq-jay_fr.pdf

    Comme le souligne très justement la directrice du musée Rose-Marie Mousseaux, le musée Cognacq-Jay est déjà une lecture orientée et sélective du XVIIIe siècle, celle des années 1900, héritière elle-même du goût Goncourt. La proposition de Christian Lacroix est à son tour une interprétation de cette lecture.

    Quelques photos prises dans ce musée qui a l'extrême bon sens d'autoriser la photographie :

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  • Pour une histoire globale de l’art

    Le musée du Louvre organise le mercredi 18 juin une grande journée d'études sur le thème de l'histoire globale de l'art.

    J'aurai le plaisir de prononcer une conférence à 17h10 présentant la naissance de la globalisation culturelle en regard avec le parcours du musée du Louvre Abou Dabi.

    Le programme complet se trouve ici.

    Cette manifestation accompagne la présentation au musée du Louvre de la grande exposition consacrée aux premières acquisitions du futur musée de la capitale des Émirats Arabes Unis.

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    Jean-Etienne Liotard (1702 - 1789)
    Portrait en pied du comte Corfiz Anton Ulfeld dans un intérieur ottoman
    Istanbul, Turquie, 1740-1741
    31,3 x 22,7 cm
    Gouache et aquarelle sur parchemin
    Louvre Abu Dhabi, Abu Dhabi LAD 2011.015
  • Festival d'histoire de l'art

    Comme chaque année maintenant depuis 2010, le château et la ville de Fontainebleau accueille le Festival d'histoire de l'art.

    Le pays invité cette année est la Suisse et le thème retenu est "Collectionner". Le festival se tiendra les 30, 31 mai et 1er juin 2014.

    Pour plus d'information, cliquez ici.

    Bon festival à tous !

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  • Conférences de Jacqueline Lichtenstein au Musée du Louvre

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    Le site internet du musée du Louvre vient de mettre en ligne quatre conférences de Jacqueline Lichtenstein sur le dessin (théorie et pratique). Je me permets de recommander vivement à mes étudiants de les visionner car elles exposent brillamment les bases de la connaissance sur des questions fondamentales en histoire de l'art.

  • Pourquoi le Louvre Lens est une formidable réussite

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    Le projet d’installation d’une antenne du Musée du Louvre dans la ville de Lens a soulevé une polémique. Les adversaires ont su faire la liste de leurs arguments contre le projet dont certains étaient tout à fait audibles.
    En revanche, maintenant que le musée est sorti de terre et que l’on peut le visiter, quels que soient les scrupules ou les questionnements que l’on pouvait avoir, on est bien obligé de constater que le Louvre Lens est une formidable réussite. Revue en dix points :

    1.    Commençons par le bâtiment lui-même que l’on doit au cabinet d'architecture SANAA des Japonais Kazuyo Sejima et Ryūe Nishizawa. Si l’extérieur est un peu sévère, l’architecture intérieure est une merveille de subtilité. Les lignes s’incurvent avec douceur, une lumière apaisante nimbe les volumes. La grande simplicité du plan et la taille humaine du bâtiment permettent de se localiser instantanément, de ne jamais se sentir perdu. Enfin, dans l’espace des collections permanentes, les parois en aluminium dépoli reflètent les œuvres et les visiteurs créant un effet particulièrement poétique.


    2.    Lorsque l’on pénètre dans la galerie principale, un très léger surplomb nous permet d’embrasser immédiatement l’ensemble de l’espace, jusqu’au mur du fond. On sait qu’on n’aura besoin d’aucun plan pour s’orienter, d’emprunter aucun escalier, qu’on ne manquera aucun espace, qu’on n’aura aucun problème d’orientation. L’esprit se libère totalement de toute préoccupation d’orientation (que l’on a régulièrement lorsqu’on visite un nouveau musée).


    3.    Dans ce grand espace unifié, le scénographe Adrien Gardère semble avoir trouvé la solution miracle pour la présentation des œuvres. Il n’y a plus de salles dans le sens de la succession de petits espaces dont on ne voit pas la fin mais ce n’est pas non plus (et c’était le danger) un grand volume ouvert avec une circulation centrale, un grand hall inévitablement bruyant. Une succession de socles et de cimaises rythment le parcours en créant un espace à la fois très intime et totalement décloisonné. Le parcours est donc totalement libre et en même temps très structuré. Cet exploit paradoxal est redevable également au parti-pris simple et efficace du projet scientifique et culturel du musée : la Galerie du Temps.


    4.    Le principe de la Galerie du Temps a cristallisé beaucoup de critiques et suscité des railleries. Ce ne serait pas assez érudit, le concept serait primaire. Mais c’est se méprendre sur le niveau de culture malheureusement très faible de nos contemporains, c’est passer complètement à côté du besoin précisément de simplicité, de clarté, de pédagogie. En outre, cette galerie du temps n’est pas que chronologique, elle est aussi transversalement habilement géographique. Enfin, et surtout, un musée n’est pas une exposition. Les musées du monde entier n’exposent-ils pas eux-mêmes toujours leurs collections permanentes dans une présentation principalement chronologique et secondairement géographique ? Cette Galerie du Temps n’est donc qu’une mise en scène particulièrement poétique et réussie d’un principe d’accrochage universellement adopté.


    5.    Dès les premiers pas dans la galerie, on a le sentiment de voir un rassemblement des chefs d’œuvre du Louvre… Et l’on est pris par une légère inquiétude : « Mais que reste-t-il alors au Louvre ? » N’est-ce pas en effet un peu violent pour le Louvre de se voir priver de tant d’œuvres ? Or, objectivement, la ponction est limitée. C’est ici une statue grecque, là une toile de Rembrandt, ailleurs une sculpture de Falconet. Ensuite et très rapidement, on se rend compte à quel point les œuvres sont ici magnifiées. Voilà l’une des raisons pourquoi le Louvre Lens est une chance pour le Louvre. En présentant les œuvres dans une telle muséographie, singularisées et non pas noyées, on les redécouvre. Ce n’est pas le Louvre qui est vidé, c’est un nouveau visage que l’on offre au Louvre.


    6.    Le Louvre Lens consacre la fin des « tired museum feet ». C’est un musée qui parvient à l’exploit de ne susciter aucune fatigue ! Il n’est pas nécessaire de marcher de salle en salle. Tout est rassemblé et concentré pour une visite intense et sans fatigue.


    7.    L’une des caractéristiques du Louvre Lens est le choix de briser les cloisonnements entre départements de la maison mère pour privilégier au contraire le mélange des techniques : objets en deux dimensions et objets en trois dimensions, sculpture et peinture, céramique et peinture. Le dialogue qui naît de ces rapprochements est extrêmement efficace et très pédagogique. Les confrontations sont superbes et toujours stimulantes.


    8.    Le Louvre Lens est aussi un formidable succès public. Alors qu’il n’y avait pas d’exposition temporaire lors de notre visite et que le directeur nous indiquait que le nombre de visiteurs avait diminué, nous avons été frappés par l’affluence. Et visiblement, sans condescendance, c’était un public de conditions modestes, des gens simples. Le Louvre Lens a su trouver son public et, indéniablement, il joue une carte sociale.


    9.    On le sait, notre époque voit de plus en plus la culture à travers l’événementiel. On peut le regretter, stigmatiser la superficialité d’un tel comportement, mais il est un peu vain de lutter contre. Les admirables salles de peintures du Palais des Beaux-Arts de Lille sont vides de visiteurs. Le Louvre Lens avec son principe de renouvellement tous les cinq ans porté par une muséographie innovante est une réponse extrêmement intelligente au problème de la fréquentation des collections permanentes des musées.


    10.    Enfin, le Louvre Lens apparaît comme une célébration de l’idée de musée vivant et dynamique. Il n’est rien moins qu’une fête de l’art. Les œuvres d’art irradient à leur maximum. Et leur beauté paraît soudainement extrêmement contemporaine. Le Louvre Lens est un musée au présent.

  • De l'Allemagne, entre identité et universalité

    Le Musée du Louvre présente, sous pyramide, une grande exposition consacrée à l'art allemand, du romantisme goethéen à l’entre-deux-guerres. Le parcours chronologique et thématique est captivant et les œuvres présentées sont sublimes (forcément).

     

    Arnold Böcklin, Villa au bord de la mer, 1878, huile sur toile, 110 x 160 cm.

    Winterthur, Kunstmuseum, don des héritiers d’Olga Reinhart-Schwarzenbach, 1970, 1102

    © Erich Lessing, Vienne

     La polémique qui a éclaté dans la presse allemande quelques jours après l’ouverture nous paraît vraiment inappropriée. Prétendre que l’exposition validerait l’idée d’un enchaînement naturel entre le romantisme allemand et le nazisme est passablement absurde. La brutalité des guerres du XXe siècle et l’ombre noire de la montée du nazisme ne sont aucunement présentées comme une conséquence du romantisme du XIXe siècle. Au contraire même, s’il fallait faire un seul reproche au parcours de l’exposition, ce serait la rupture un peu forte entre la deuxième et la troisième section, entre les grands paysages romantiques et universels de Friedrich et l’évocation des ravages humains de la Première Guerre mondiale.
    Décidément, l’identité allemande reste un sujet complexe et non apaisé.

  • Giotto, le Mexique et Angers

    L’actualité culturelle est toujours riche au musée du Louvre et nous voudrions signaler trois petites expositions à ne pas manquer en ce moment.

     

    Giotto, Crucifix, vers 1315 Musée du Louvre


    La première est une brillante exposition-dossier consacrée à Giotto et à son immédiat entourage. La présentation est éclairante, les textes de salles sont exemplaires, l’effort pédagogique parfaitement abouti.

     

    Saint Philippe de Jésus, cathédrale de Mexico

     

    Dans les salles espagnoles de l’aile Denon, on découvre autour d’une admirable sculpture représentant Saint Philippe de Jésus provenant de la cathédrale de Mexico, une série de peinture de la Nouvelle Espagne. Pour dire le vrai, nous ne savions pas à quoi nous attendre pour cette peinture qui n’a pas la meilleure réputation. Mais nous avons été « convertis » et les tableaux exposés sont remarquables. On retiendra en particulier l’étonnante et momumentale Lactation de saint Dominique de Cristóbal de Villalpando.

     

    Cristóbal de Villalpando (ca. 1649-1714), Lactation de saint Dominique

    Mexico, Iglesia de Santo Domingo

     

    Enfin, les grandes salles d’art graphique présentent une belle sélection des dessins des musées d’Angers, avec en particulier l’œuvre graphique du grand sculpteur romantique David d'Angers où se distingue ce captif enchaîné :

  • Merveilles du Cabinet des Médailles

     

    Le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France, de son vrai nom Musée des Monnaies, médailles et antiques (ou encore Musée des Médailles et Antiques, on trouve les deux sur le site internet de la BnF), est un lieu un peu secret à Paris mais qui abrite des oeuvres merveilleuses. Certes, il est défavorisé par une présentation vieillissante et un peu austère, mais sa visite reste un enchantement. Un vaste projet de restructuration doit normalement être mis en oeuvre prochainement pour offrir enfin à ces collections de première importance le cadre muséographique qu'elles méritent.

     

     

     

     

     

     

    Le Cabinet des Médailles propose pour encore quelques semaines une intéressante exposition temporaire sur l'art de la médaille au XIXe siècle et au XXe siècle.

     

    Il est ainsi passionnant de voir le "conflit" en quelque sorte entre une technique et une forme on ne peut plus classiques et des sujets très modernes comme La compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditérranée, 1901, par Louis-Oscar Roty (auteur de la célèbre Semeuse qui a longtemps orné le franc) :

  • Peintures du XVIIe et du XVIIIe siècles pour le décor du château d'Eu

    La Société de l'Histoire de l'Art français est une société savante fondée en 1872 avec pour mission la promotion de l'étude de l'art français en particulier par la publication d'archives et de documents administratifs inédits comme les procès-verbaux de l'Académie royale ou les Comptes des Bâtiments du roi.

    La Société édite également un Bulletin qui fait paraître annuellement les travaux des chercheurs consacrés à l'art français du Moyen Âge à nos jours.

    Dans le numéro de 2011 (qui vient de sortir), rassemblant les travaux présentés à l'assemblée de la Société en 2010, se trouve un article écrit par mes soins et consacré au décor de l'appartement de l'aile de Bresle au château d'Eu sous Louis-Philippe.

    Le château d'Eu fut édifié en 1578 par  Henri de Lorraine, duc de Guise, dit « le Balafré ». Lorsque Louis-Philippe hérite du château et du domaine d'Eu à la mort de sa mère en 1821, il confie à l’architecte Pierre Fontaine la charge des travaux de restauration. Le château devient alors une résidence royale pour la famille d’Orléans qui y réside régulièrement. Fontaine construit également en 1827-1828 un bâtiment un peu en retrait, en contrebas le long de la Bresle.

     

    Ce bâtiment, qu'on appela aussi l’aile des Ministres ou « aile des vingt-deux chambres », abritait une salle du Conseil ainsi que des logements pour les ministres, ambassadeurs, médecins et généraux lorsque le roi et la famille royale résidaient à Eu. Jean Vatout, le principal historien ancien du château, précise ainsi la fonction et le décor de cette aile : « Les appartements du château étant devenus insuffisants pour loger toutes les personnes à qui le roi accorde l’honneur de l’accompagner dans ses voyages à Eu, S. M. a fait construire sur la Bresle, annexés au pavillon des bains, des appartements nouveaux décorés avec élégance. Les tableaux qu’on y a placés ne font pas suite à la collection de portraits qui est le caractère distinctif de la décoration du château d’Eu ; ce sont presque tous des sujets mythologiques. Ces nouveaux appartements ont nécessité, pour tous les services domestiques, de grands travaux qui font honneur au talent de M. Fontaine » L’aménagement de cette aile date de 1838.

     

    Résidence. Recueil de plans. Eu. 1831-1848

     (Archives des musées nationaux cote : 39 DD 2). Salle D.

     

    On trouve aux Archives des musées nationaux un recueil de planches donnant une description précise des élévations de chacun des murs des huit chambres de cet appartement, permettant ainsi de connaître le détail de la répartition des tableaux. Ces derniers avaient été prélevés dans les collections royales et provenaient d’anciens décors, fragments dispersés ornant à l’origine les pavillons de Marly, de la Ménagerie, du Grand Trianon, du rez-de-chaussée de Versailles ainsi que d’anciens cartons de tapisseries. Chaque composition fut ensuite transposée sur une nouvelle toile puis entourée par un faux cadre doré.

    Noël-Nicolas Coypel, Vénus, Bacchus et l’Amour, Paris, musée du Louvre.

    Aujourd’hui H.  2,68 sur L. 1,79, mais à l’origine H. 2,35 sur L. 1,38

    Anonyme, Fleurs dans un vase de bronze enrichi de bas-relief

    Fontainebleau, musée national du château


    À la chute du régime de la Monarchie de Juillet, la plupart des tableaux sont envoyés au musée du Louvre ou en dépôt au château de Fontainebleau. Les œuvres considérées comme appartenant à Louis-Philippe lui sont rendues. Elles sont vendues à Londres en 1857. Sur les 144 tableaux qui ornaient jadis l’appartement de l’aile de Bresle, nous en avons retrouvé 118 dont notre article dresse l'inventaire détaillé. Un grand nombre de ces toiles ne sont plus aujourd’hui exposées et ne trouvent nul usage. On pourrait imaginer la reconstitution d'une ou deux salles de ce décor aujourd'hui démantelé.

  • L'Islam au musée du Louvre

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    La presse a largement traité cette semaine de l'ouverture des nouvelles salles du musée du Louvre consacrées (principalement mais pas uniquement) aux arts de l'Islam. Il faut dire que la question de l'Islam est régulièrement depuis les événements du 11-Septembre dans l'oeil du cyclone de l'actualité la plus saillante. L'ouverture de ce nouveau département au musée du Louvre fait d'ailleurs écho à la rénovation des salles d'art islamique du Victoria & Albert Museum (2006), du Metropolitan Museum de New York (2011), sans parler de la construction et de l'ouverture du monumental musée d'art islamique de Doha en 2007 (Qatar). Au moment où le monde musulman s'échauffe une nouvelle fois, entre la destruction des mausolées de Tombouctou cet été et les violences de ces derniers jours, on ne pouvait trouver meilleur contraste, plus beau contre-message. L'héritage de l'art est la face lumineuse de toutes les cultures. L'inauguration ce mois-ci des salles du Louvre tombe ainsi à point nommé. L'enjeu était rien moins qu'anodin, le résultat devait être à la hauteur des enjeux. Et l'on se doit de dire que ces nouvelles salles consacrées aux arts de l'Islam sont enthousiasmantes et constituent désormais pour le Louvre un élément d'intérêt tout à fait remarquable.

    Ces nouveaux espaces se déploient au centre de la Cour Visconti (aile Denon), au niveau du rez-de-cour et sur un niveau inférieur. Le principe architectural qui prévaut à la construction extérieure dans la cour est audacieux et saisissant. Avec cette nappe souple qui ondule, ces piliers penchés qui la soutiennent, on pense immédiatement à une tente dressée. C'est une tente de bédouins plantée au milieu de la cour d'un palais. Il fallait oser. C'est parfaitement réussi mais assez culotté, avouons-le !

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    L'accès à cet espace se fait des différents côtés au travers de portes qui sont comme des tunnels un peu sombres, en béton noir et lisse. Ces passages forment des articulations assez fortes, presque dures mais qui permettent une découverte spectaculaire des nouveaux espaces dans la cour. L'espace de l'Islam est à la fois clairement distinct des autres salles du musée mais également totalement ouvert sur les autres cultures de la Méditerranée : la Grèce antique, l'Egypte copte. 

    Une fois entré "sous la tente", on est frappé par la grande transparence des verres et la totale visibilité de l'espace environnant. L'emprise au sol de la cour est extrêmement subtile et on a l'impression d'être en extérieur, simplement sous le voile de la nappe. On accède au niveau inférieur et principal par un escalier du même béton noir et lisse, et l'on découvre en surplomb l'immense salle souterraine. C'est une impressionnante collection au déploiement vertigineux, presque difficile à saisir dans son parcours. Mais est-ce le but ? La visite de cette salle est aussi le plaisir d'une déambulation savante au milieu de milliers d'objets admirables.

    Dans ce foisonnement, une chose nous a semblé particulièrement intéressante, c'est la remise en contexte des arts de l'Islam dans une géographie et dans une histoire, c'est-à-dire au sein de l'Orient méditerranéen, et non comme un art solitaire, sans porosité, isolé dans sa pureté fantasmée. Ainsi, juste aux abords, on découvre une mosaïque antique représentant une amazonomachie et des témoignages de l'art chrétien avec un (superbe) pavement d'église et des mosaïques.

     

    Soulignons aussi le bel effort de médiation, en direction des visiteurs curieux : cartes animées, vidéos, bornes interactives.

    Mais l'ouverture de ces nouvelles salles au musée du Louvre va au-delà des seules frontières de l'art de l'Islam puisque l'on découvre aussi un ensemble plus large de salles parcourant tout l'orient méditerranéen jusqu'à l'Egypte copte. Ces nouvelles salles sont lumineuses et la présentation des œuvres est irréprochable. On retrouve en outre avec plaisir l'accès à l'église de Baouit. 

     Tout n'est pas réussi cependant dans ces nouveaux espaces et il y a des parties étrangement faibles. Ainsi la mezzanine, sombre et bas de plafond, est un peu ratée. L'articulation des deux sections dévolues à l'Orient méditerranéen avec la contrainte d'un passage souterrain est également peu heureuse. Beaucoup de visiteurs sont perdus.

     

    La cour Lefuel adjacente a été restaurée et, le jour du vernissage, on pouvait s'y promener. Il était très plaisant de gravir l'escalier à pente douce destiné aux chevaux de Napoléon III.

     

    Ces nouvelles salles sont donc l'occasion de nous réjouir de l'embellissement du Louvre. Nous serions heureux si la peinture occidentale pouvait recevoir une telle attention...

     

  • Le nouvel Orsay

     

     

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    Le musée d'Orsay inaugure ces jours-ci son nouveau visage. Il s'agit de l'aboutissement de transformations importantes qui étaient en œuvre depuis plusieurs années notamment au rez-de-chaussée avec le choix de cimaises peintes de couleur intense (L'Olympia de Manet sur un fond rouge met idéalement en valeur le vert du rideau) et des mouvements d'œuvres permettant de nouvelles comparaisons donc de nouveaux discours. Le rez-de-chaussée reste ainsi, avec la confrontation de tant de styles et d'ambitions esthétiques opposées, avec la présence de la sculpture et des peintures de grand format, la partie peut-être la plus passionnante de la visite.

    Le parti-pris d'un découpage par "courants" qui structure les autres étages du musée est certes pédagogique mais fait un peu regretter le plaisir des confrontations du rez-de-chaussée. Que peignait-on dans les ateliers académiques en même temps que Renoir entreprenait le Moulin de la galette accroché au 5 étage ? La modernité du second en serait plus sensible, tout comme les qualités de dessinateurs des premiers... Seules quelques sculptures de Rodin viennent par moment apporter un contre-point provoquant.

     

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    La galerie des impressionnistes a été entièrement ré-accrochée sur des cimaises et un sol sombres et avec un nouvel éclairage. C'est une célébration sans pareil des peintres qui font la juste fierté du musée et sa célébrité à travers le monde. Les chefs d’œuvre absolus de Manet, Degas, Monet, Renoir, Caillebotte s'exposent pour notre plus grand contentement dans une présentation qui les met pleinement en valeur. La traditionnelle confrontation avant / après est éloquente :

     

     

    La galerie des impressionnistes a été entièrement ré-accrochée sur des cimaises et un sol sombres et avec un nouvel éclairage. C'est une célébration sans pareil des peintres qui font la juste fierté du musée et sa célébrité à travers le monde. Les chefs d’œuvre absolus de Manet, Degas, Monet, Renoir, Caillebotte s'exposent pour notre plus grand contentement dans une présentation qui les met pleinement en valeur. La traditionnelle confrontation avant / après est éloquente :

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    Ce nouvel Orsay est un grand succès.

    On pourra admirer aussi la qualité des vitrines exposant les sculptures de danseuses de Degas ; sans montant aux angles, elles semblent disparaitre. Le mobilier a été particulièrement soigné, à l'image ce très beau canapé des frères Campana.

     

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    De sublimes bancs du designer japonais Tokujin Yoshioka ont été installés au centre des salles impressionnistes. D'une valeur de plus de 200 000 € pièce, ils ont été prêtés pour une durée de 5 ans. Malheureusement, ils sont si beaux et si précieux que l'on ne peut même plus les approcher et surtout pas s'asseoir dessus : un cordon de sécurité les entoure et en interdit l'usage.

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    "Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid" disait Théophile Gautier. Les bancs du musée d'Orsay sont vraiment trop beaux pour être utiles !


     

  • Le musée de la Révolution française à Vizille

     

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    Le beau château de Vizille abrite depuis 1984 le musée de la Révolution française. Le site, le bâtiment, les collections, la muséographie, le frisson de l'histoire que l'on y sent passer, font de ce lieu une réussite admirable.

    Le musée est installé dans un beau château du XVIIe siècle, ancienne demeure des ducs de Lesdiguières. Il est entouré d'un grand parc dont le réaménagement récent concilie charme et modernité. 

    La visite s'ouvre par une série saisissante d'espaces, d'escaliers et de salles creusés dans le rocher.

    Y sont présentées plusieurs toiles de grand format consacrées à la Révolution française. Ce sont pour la plupart des dépôts de musées de région ou du château de Versailles. La muséographie est très inventive : les tableaux, souvent des compositions allégoriques, sont précédés d'une sorte de fossé, le béton et la pierre sont laissés bruts. Les cartels sont remplacés par des inscriptions de très grande taille.

    La Révolution française étant un sujet immense, avant tout historique, et potentiellement très polémique, le musée a pris l'habile parti de l'histoire de l'art.

    On trouvera sur ce site une présentation vidéo du musée par son directeur.

     

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    Le château ayant été également la résidence d'été des présidents de la République entre 1924 et 1960, plusieurs œuvres évoquent cette période. Actuellement une exposition est même spécifiquement consacrée au sujet.

    Il reste aujourd'hui principalement le très beau fumoir  aménagé dans le style Art Déco en 1927 par l'architecte Charles Halley. Dans une autre salle, se distingue une superbe tenture, Jets d'eau, 1925, d'après Edouard Bénédictus.

     

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    Mais on reste surtout saisi par un tableau ovale, titré Jeunesse (vers 1926). L'auteur est une peintre femme bien mal connue, Mlle R.-M. Guillaume (1876-?). L'image évoque irrésistiblement le visage et la silhouette de Louise Brooks telle qu'elle rayonne dans Loulou (Die Büchse der Pandora / La boite de Pandore), film mythique de Georg Wilhelm Pabst (1929).

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    Màj. lundi 21 novembre 2011 : on trouve toute une série d'images des collections du musée sur ce blog très recommandable.

     

     


     

     

  • L'idée et la ligne au musée de Grenoble

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    Le musée de Grenoble, qui s'était déjà distingué par sa remarquable politique de publication de son fonds de peinture ancienne, a entrepris depuis quelques années l'étude exhaustive des dessins de ses collections. Ce travail, assez considérable, s'organise selon les principales écoles artistiques : l'Italie, la France et les Pays-Bas. La publication prend la forme d'une exposition avec catalogue pour une sélection des plus belles feuilles et en parallèle la mise en ligne d'une base de données répertoriant l'ensemble des dessins pour chacune des écoles. Cette base est en cours d'élaboration et nous ne manquerons pas d'avertir nos lecteurs lorsqu'elle sera accessible sur Internet.

    En 2010, l'exposition et le catalogue De chair et d'esprit permettait de découvrir les plus beaux dessins italiens du musée de Grenoble.

    Cette semaine vient de s'ouvrir la deuxième exposition, L'idée et la ligne, consacrée celle-ci aux artistes français. L'accrochage est dû au talent de Guillaume Kazerouni qui a su proposer une présentation très claire et très pédagogique permettant de retracer une véritable petite histoire de l'art français. Le catalogue a été coécrit par lui, par Barbara Brejon de Lavergnée et par moi-même, et il s'ouvre par une préface de Pierre Rosenberg.