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Marché de l'art

  • Un Noël-Nicolas Coypel inédit

    La période est faste pour notre cher Noël-Nicolas Coypel ! Après le chef d’œuvre annoncé à New York pour janvier 2015 (voir ce billet), un tableau représentant Vénus et Cupidon passe très bientôt en vente chez Aguttes à Drouot, le 24 novembre 2014, lot 112, sous l'attribution à Gabriel François Doyen. Christophe Leribault, directeur du Petit-Palais à Paris, grand connaisseur de la peinture française du XVIIIe siècle, a su reconnaitre une œuvre non pas de Doyen mais de Noël-Nicolas Coypel.

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    Le tableau est en assez mauvais état. La toile à l'origine ovale a été coupée puis marouflée sur panneau (59,5 x 50 cm). La peinture nécessiterait un allègement du vernis pour lui restituer son coloris d'origine. Le tableau appartient à une série dont font également partie deux autres toiles ovales, datées de 1734, de sujet tout similaire, propriétés du musée du Louvre mais aujourd'hui en dépôt à l'ambassade de Turquie à Paris, L'Innocence et l'Amour et Une Nymphe et l'Amour (P.59 et P.60 de mon catalogue Arthena). On peut supposer qu'il existe un quatrième tableau ovale complétant la série.

    Noël-Nicolas Coypel avait déjà traité un sujet comparable dans sa toile aujourd'hui perdue mais connue par la gravure (par Pierre-François Beaumont) représentant deux femmes allumant un flambeau par le feu du soleil dit aussi L'Origine du Feu (*P.40 de mon catalogue).

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    Le thème était assez répandu au XVIIIe siècle, comme métaphore de l’embrasement amoureux.

  • Réapparition d'un tableau de Noël-Nicolas Coypel

    Un tableau important de Noël-Nicolas Coypel vient de réapparaître sur le marché de l'art. On ne connaissait jusqu'alors son existence que par une apparition furtive lors d'une vente au Dorotheum de Vienne, le 12 septembre 1957 (n°26). L’œuvre était reproduite dans le catalogue mais l'image en noir et blanc était médiocre.

    Il s'agit de Vénus et ses compagnes, huile sur toile de 81 cm de haut sur 65 cm de large.

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    Ce tableau est présent dans ma monographie consacrée à l'artiste (éd. Arthena, Paris, 2004) sous le numéro P33.

    La composition est admirable par sa franchise et son élégance. L'exécution est remarquablement sensible et la touche de l'artiste se reconnaît immédiatement.

    On soulignera le naturalisme de la représentation des corps féminin, celui debout mais aussi celui de la jeune femme allongée en bas à droite. Très caractéristique également est l'accord chromatique du drapé que tient Vénus, superposant sur une base rose des reflets jaune-orangé.

    L'état de conservation semble excellent et visiblement la toile a été récemment restaurée.

    La silhouette de Vénus est préparée par un dessin conservé à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (inv. n°715), pierre noire, sanguine et rehauts de craie sur papier gris.

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    Le tableau sera proposé à la vente chez Sotheby's New York, le 29 janvier 2015. Nous remercions vivement Nancy Bialler, Senior Vice President chez Sotheby's New York (Old Master Paintings) pour la communication de cette information.

  • Un dessin inédit de Joseph Parrocel

    Après la feuille inédite découverte en mars de l'an dernier, un nouveau dessin de Joseph Parrocel (1646-1704) est réapparue sur le marché de l'art.

    Ce Passage du Rhin est passé en vente à l'Hôtel Drouot, salle 10, le 21 décembre 2012, étude Gros & Delettrez, lot n°12. Il s'agit d'un dessin à la plume et encre brune, lavis brun et gris et avec des rehauts de gouache blanche. H. 35 cm ; L. 38 cm. Il présente quelques usures mais hormis cela il est en très bonne condition. Les empâtements de gouache blanche en particulier sont magnifiques. Ce dessin est très caractéristique par sa liberté d'écriture et la richesse de sa technique du travail graphique de Joseph Parrocel.

    Mais l'oeuvre est également très importante car il s'agit de l'étude préparatoire pour le tableau de même sujet commandé par la Surintendance des Bâtiments du Roi en 1699 pour le décor du château de Marly. Ce tableau est aujourd'hui conservé au musée du Louvre (cf. ma monographie publiée chez Arthena, Paris, 2006, P93, repr.).

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    Le dessin présente une composition plus développée en largeur que sur la toile du Louvre mais rappelons que cette dernière a été découpée et raccourcie à gauche et à droite au XIXe siècle. On peut donc maintenant, grâce au dessin, se faire une idée de ce que devait être la composition d'origine du tableau, en particulier de sa disposition horizontale et non pas verticale.

    L'oeuvre graphique de Joseph Parrocel étant numériquement assez modeste, en particulier pour les dessins profanes, cette feuille est un élément précieux pour la connaissance du style tardif de l'artiste. Elle a été acquise par la Galerie Jean-François Baroni.

    [Mise à jour 11 décembre 2013 : le dessin est entré dans les collections du musée du Louvre en septembre 2013 grâce à la Société des Amis du Louvre]

     

  • Un dessin inédit de Joseph Parrocel

     

    Un très beau dessin inédit de Joseph Parrocel représentant l'Adoration des bergers est passé en vente chez Artcurial, à Paris, le 28 mars 2012 (lot n° 87). La feuille est préparatoire à la gravure de même sujet du cycle sur les Mystères de la vie du Christ (n° MY.10 de notre catalogue Arthena) et fait partie d'un vaste ensemble de dessins préparatoires à ce cycle conservés au musée du Louvre.

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    L'Adoration des bergers

     Plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache sur trait de crayon noir, H. : 143 ; L. : 190.

     Provenance : Collection particulière, Lyon.

    On retrouve dans cette feuille d'une grande liberté d'écriture toutes les caractéristiques du style de Parrocel : la superposition des techniques, le contour fébrile des silhouettes, la confusion des formes ou encore la différence de traitement graphique selon les figures.

  • TEFAF 2012

     

    La foire d'art qui se tient annuellement à Maastricht depuis maintenant 25 ans est devenue progressivement l'une des plus importantes au monde si ce n'est la plus importante. La TEFAF rassemble ainsi les galeries d'art les plus prestigieuses en particulier dans le domaine de l'art ancien européen, mais aussi dans l'art moderne, l'art antique, l'art décoratif, l'art extra européen, le dessin et la photographie.

    Parcourir les stands de la TEFAF offre de nombreuses émotions à l'amateur. Signalons quelques œuvres glanées, par exemple ce très beau Joachim Wtewael, Adam et Eve, présenté par la galerie Baroni.

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    Ou encore cette précieuse sculpture en ivoire, Pluton et Proserpine, par Matthias Steinl (1643-1727), chez Blumka et Julius Bohler :

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    Ces deux exemples sont assez symboliques finalement, au-delà des questions de styles ou d'époque, d'une tendance générale du marché de l'art en art ancien à ne pouvoir présenter comme œuvres de qualité que des choses sophistiquées, élaborées, raffinées. Se confirme ainsi l'analyse, somme toute logique, que le marché de l'art des maîtres anciens rassemble de plus en plus difficilement des œuvres incarnant les fondamentaux de l'histoire de l'art. C'est un assèchement un peu cruel mais inévitable. Les quelques œuvres qui restent dans cette catégorie se vendent alors extrêmement rapidement et les prix s'envolent. Ainsi ce Christ en croix de Rubens présenté par la galerie Colnaghi s'est vendu pour 3,5 millions d'euros dans les minutes qui ont suivi l'ouverture des portes de la TEFAF.

     

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    Mise à jour 21 mars 2012.

    Un autre tableau avait fait une forte impression sur les visiteurs de la TEFAF cette année, une œuvre de Frans Francken II (1581-1642), L'éternel dilemme de l’homme : le choix entre le Vice et la Vertu, 1633, huile sur bois, 142 x 211 cm. Tableau complexe, là encore extraordinairement raffiné, passionnant à "lire", à regarder dans tous ses détails, d'un parfait état de conservation : il y avait toujours un petit attroupement d'amateurs autour de lui pour l'admirer. Il a finalement été acquis par le Museum of Fine Art de Boston pour la somme considérable de 12 millions d'euros. Un prix qui sera une référence désormais.

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