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Nature et idéal au Grand Palais

Il y a au moins deux raisons de se réjouir de l'exposition Nature et Idéal consacrée à la peinture de paysage à Rome entre 1600 et 1650 et qui vient de s'ouvrir au Grand-Palais. Enfin une exposition sur la peinture en Italie du Seicento ! Et pour une fois, ce n'est pas une exposition monographique. En dépit de l'incontestable intérêt scientifique des expositions monographiques, je trouve que la présentation de l'œuvre d'un seul artiste, fut-il Caravage ou Poussin, est moins stimulante que la réflexion autour d'une problématique.

Pour cette exposition-ci, le thème est la peinture de paysage autour et après Carrache. Il semble, à la visiter, que le propos aille plus loin qu'un simple récit de la naissance et de la fortune d'un genre.

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Le "retour à la nature" est un concept souvent mis en avant par les historiens de la peinture italienne pour marquer la césure entre la fin de la Renaissance maniériste et le début du XVIIe siècle. Or ce naturalisme n'est pas qu'une description de l'impermanence des êtres et des choses. Il est aussi une nouvelle manière d'admettre la nature comme lieu. Désormais, au XVIIe siècle, le récit de l'histoire s'incarne dans un espace réel, le même que celui qui voit le passage de la vie champêtre.

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C'est ce qui explique la présence (un peu inattendue il faut l'avouer) de peintures de figures sur des sujets mythologiques ou religieux. Le paysage crée une forte proximité entre le spectateur et l'image: il offre un cadre identifiable et familier à des récits fabuleux. Ces derniers gagnent en présence et en vérité. La dialectique entre nature et idéal n'oppose pas deux visions. Elle dit au contraire que la peinture de paysage est le meilleur mode pour décrire tout un monde lointain. C'est le sens de ce naturalisme.

 

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