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  • Debussy, la musique et les arts

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    Le musée d'Orsay nous offre la possibilité de revivifier le souvenir de la merveilleuse exposition autour d'Oscar Wilde de cet automne grâce à une charmante exposition à l'Orangerie consacrée à Debussy et à l'univers artistique tournant autour de son œuvre. On y retrouve avec délice cet univers visuel symboliste du tournant du siècle, avec ce mélange de peinture et d'objets d'art, tous poussés à un exquis degré de raffinement. La scénographie de Nathalie Crinière, dont on reconnaît bien la signature, manque un peu cette fois sa mission. On regrette des murs sombres et surtout le choix paradoxal d'un voile de résille devant toute une série d'objets.

     Reste la question du propos de l'exposition et de la difficulté de chercher une correspondance entre les arts visuels et la musique. Même si le principe a été défendu par bien des voix autorisées, il nous laissera toujours dubitatif. Chacun des deux arts fonctionnent d'après nous selon des esthétiques irréductibles l'une à l'autre. Cette correspondance s'accommode d'ailleurs assez mal de la synchronie des styles et des œuvres.

    Bach est-il rococo ? Mozart néoclassique ? Fantin-Latour est-il convaincant en illustrateur de L'Anneau du Nibelung ? Les meilleures mise en images de la musique sont parfois sans lien aucun avec l'esthétique du temps du compositeur et de son œuvre. À cet égard, et pour revenir à Debussy, nous ne saurions trop encourager nos lecteurs à se précipiter à l'opéra Bastille pour voir l'actuelle production de Pelléas et Mélisande dirigée par Philippe Jordan et avec une mise en scène de Bob Wilson. C'est une reprise de la mise en scène de ce dernier qui avait été montée à Garnier de 1997 et qui avait été à l'époque assez mal reçue. Il est vrai que son esthétique minimaliste entre théâtre No et tragédie grecque est répétée à l'identique quel que soit l'opéra qu'il met en scène (nous nous souvenons en particulier de son Ring au Châtelet en 2005-2006) mais on doit reconnaître qu'elle crée ici des images d'une bouleversante beauté. Le charme mutin d'Elena Tsallagova (Mélisande) et l'excellence de son chant achève de faire de cette production une des plus belles choses qu'il nous ait été donné de voir dernièrement.

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