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L'Art nouveau à la Pinacothèque de Paris (et quelques réflexions sur la photographie dans les expositions)

Un magnifique ensemble de chefs d’œuvre de l'Art nouveau est actuellement présenté à Paris à la Pinacothèque. Si la scénographie est un peu sombre et manque de charme, la visite reste un enchantement par la variété et la qualité des pièces : des lithographies en couleur, des bronzes, de la petite statuaire, du mobilier, des films, des bijoux, des affiches, etc.

L’exposition fait délicieusement écho à celle en 2011 du musée d’Orsay : Beauté morale et volupté.

 

 

 Georges de Feure, L'esprit du mal, 1898, aquarelle, collection Victor Arwas, Londres

 

 Hector Lemaire, La Roche qui pleure, vers 1900, biscuit de Sèvres, collection Victor Arwas, Londres

 

 Edgar Maxence, La Fumeuse

 Lithographie en couleur, vers 1900, Collection privée

On regrettera simplement une fois de plus l'interdiction de photographier dans l’exposition... Ce règlement, assez fréquent pour les expositions temporaires, moins pour les musées, est, nous semble-t-il, une pratique du droit largement abusive. Comme disait l’un de nos amis à propos des collectionneurs privés qui interdisent que les visiteurs photographient les œuvres qu’ils prêtent pour des expositions : « D’une part, l'œuvre est photographiée dans le catalogue, et rien n'empêche concrètement quelqu'un de la scanner, d’autre part ils n’ont pas de droit sur l’image de l'œuvre. Ils possèdent l’œuvre, mais pas l’image, surtout quand l’œuvre est tombée dans le domaine public, auquel cas elle appartient (l’image toujours) à tout le monde. Cette interdiction de photographier me fait penser aux Amérindiens qui ne voulaient pas que l'on vole leur âme ». La beauté du patrimoine appartient à tout le monde, les propriétaires n'en sont que les gardiens. (Je me place, bien sûr, dans le cas d'un usage non commercial).

On nous dit aussi que photographier un tableau empêcherait les visiteurs de le regarder. À mon avis, c'est exactement le contraire. C'est parce qu'on a en plus la possibilité de photographier l’œuvre qu'on la regarde encore plus attentivement. En outre, il est difficilement supportable que quelqu'un vienne nous dire quelle est la « bonne » manière de regarder une œuvre, quelle est la « bonne » pratique de l'art.

Enfin, dans le cas de la Pinacothèque de Paris, avec un prix d'entrée à 12 euros (tarif réduit : 10 euros - il y a longtemps que les tarifs réduits ne sont plus des demi-tarifs), on peut estimer avoir acheté le droit de prendre tranquillement des photos pour garder un souvenir de sa visite.

Sur cette question de l'image en histoire de l'art, nous renvoyons à la très instructive émission de télévision produite et réalisée par La Tribune de l'art : Patrimoine en question(s) n°4 : l’histoire de l’art doit-elle se faire sans images ?

 

 

 

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