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  • Giovanni Battista Cima da Conegliano (1459-1517)

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    Avouons-le humblement, c'est une redécouverte. Certes, il y avait le beau tableau du musée du Louvre, quelques toiles repérées de musées en musées, mais la sélection proposée par le musée du Luxembourg est proprement éblouissante, et l'on découvre avec cette exposition une peinture portée à un rare niveau d'incandescence. Nous sommes les témoins comblés de ce que la Renaissance de la fin du Quattrocento a pu produire de plus délectable en termes de grâce, de mesure et d'harmonie.

    L'histoire de la peinture vénitienne passe habituellement de Giovanni Bellini à Giorgione puis à Titien. On sait bien sûr que le mouvement est plus complexe, mais autour de cette question des précurseurs du grand éveil de la Renaissance vénitienne du XVIe siècle, Cima était souvent omis, tenu à la marge. Le voici célébré ; ce n'est que justice. Tardive mais éclatante.

    Élève probable de Bellini, il en subit incontestablement l'influence heureuse. Il incarne avec lui ce moment d'équilibre de la Renaissance, ce tournant déterminant autour de 1500 qui fit passer l'art de cette légère raideur archaïque si savoureuse des maîtres du Quattrocento à la manière souple et moderne des compositions de la Haute Renaissance.

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    Sainte face, Londres, National Gallery

     

    Cima da Conegliano réalise la synthèse, sans marque d'éclectisme, des avancées de la peinture de son temps dans le domaine de l'invention, de la composition, du dessin, et dans cette recherche de grâce et de douceur propre aux premières années du XVIe siècle de Florence à Venise. On y retrouve naturellement la science de la couleur et de la lumière de Bellini, mais aussi la noblesse et la mesure d'un Piero della Francesca, le goût pour les architectures peintes du même Piero ou de Mantegna. Cima aime également, à l'instar des Florentins du Quattrocento, faire la démonstrations de sa maîtrise de la perspective. Le catalogue de l'exposition insiste également sur les liens avec la sculpture et l'on songe en effet à la douceur monumentale des oeuvres des frères Lombardo, très proche de l'art de Cima. Mais tout ceci sans qu'il n'y paraisse, sans effort, en une synthèse nouvelle et harmonieuse. Ars celare artem.

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    Vierge à l’enfant entre saint Michel et saint André, vers 1496-1498 Parme, Galleria Nazionale