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Beauté, morale et volupté au musée d'Orsay

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Après Cabanel à Montpellier, puis Gérôme au musée d'Orsay cet hiver, et maintenant avec cette belle rétrospective sur l'Aesthetic Movement également à Orsay, les musées français nous prouvent ces derniers temps que l'histoire de l'art en France a définitivement tourné la page de l'antagonisme entre avant-garde et tradition dans l'art de la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi que l'écrit Didier Rykner : "On peut aujourd’hui aimer Cabanel et Monet sans forcément se couvrir la tête de cendres. On peut apprécier à la fois Gérôme et Manet sans avoir à s’en excuser et sans confondre pour autant le génie de ce dernier avec le talent du premier."

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Or, paradoxalement, l'exposition Beauté morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde pose continuellement la question de la modernité. L'Aesthetic Movement est en effet présenté par ses thuriféraires comme l'avancée artistique ultime. Mais il y a surtout beaucoup d'humour dans tout cela. Les salles sont parsemées d'aphorismes d'Oscar Wilde qui constituent l'un des agréments indéniables de l'exposition : le sourire ne quitte pas nos lèvres. La doctrine décadente fin-de-siècle esthétisante qui enchantera les lecteurs de Théophile Gautier, Jean Lorrain, Mallarmé, Huysmans, s'y déploie sans mesure. Peu importe finalement que ce soit faux ou même idéologiquement tendancieux ("L'industrie est la racine de toute laideur"). Ce sont les mots d'esprit fantaisistes d'une société de privilégiés. Sur le socle d'une vitrine de bijoux, il est écrit : "On devrait soit être une oeuvre d'art, soit en porter une" (O. Wilde). Il n'y a pas aujourd'hui d'exposition aussi peu morale que celle-ci et cela fait beaucoup de bien.

L'accrochage est très réussi, mêlant habilement objets d'art, costumes, meubles, sculptures et oeuvres en deux dimensions. La scénographie est élégante et l'éclairage particulièrement soigné. On ressort enchanté de cette exposition et délicieusement flatté de se sentir à son aise dans une atmosphère aussi raffinée.

 

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